Rammstein - Dynamo Open Air
Cela fait maintenant un an que Rammstein écume les scènes du
monde entier (enfin d'Europe et des Etats-Unis) afin de soutenir la sortie de
Sehnsucht, deuxième opus des pyromanes germaniques. Non content de chanter
en allemand - dans un style vocal qui fait passer celui de Laibach pour Etienne
Daho - et de réussir un peu partout en Europe - plus d'un million d'exemplaires
vendus hors Allemagne, qui s'ajoutent donc au million de copies de Sehnsucht
en vadrouille dans les foyers teutons-, Rammstein assure carrément la
tête d'affiche de plusieurs festivals d'été : le Rock Am
Ring, le Rock lm Park et le Dynamo Open Air, auquel nous avons assisté.
Autant le dire tout de suite : que Rammstein joue devant 15 000 personnes au
Dynamo, ou pour 300 péquins à Lyon, le résultat est sensiblement
le même : la gifle. Rappel des faits : la musique de Rammstein est un
metal hybride (que le groupe qualifie de « tanzmetal », metal pour
danser) à base de guitares monstrueusement énormes à la
Killing Joke, de tempo moyen sur lesquels s'affale une voix pachydermique qui
déclame des textes sur la nécrophilie, l'inceste et autres sujets
qui ne plaisent pas à Jean Paul II. Ça, c'est pour la musique.
Pour ce qui est du visuel, c'est l'odeur du Napalm au petit matin : dès
le premier titre, le chanteur se met le feu, au sens propre ! Vêtu d'un
manteau en acier, les bras en croix, il roule le « r » de Rrrrrrammstein
tandis que ses comparses, grimés postnucléo-sado-maso, s'échinent
à asséner une rythmique à déterrer les morts. Tous
les titres du court show (un peu plus d'une heure) sont d'ailleurs agrémentés
d'un gimmick visuel : arc qui balance des flèches de feu, chaussure à
feux d'artifice, lance-flammes qui projette ses langues de feu au-dessus de
la foule...
Bref, Rammstein a écopé du titre de Kiss des années
quatrevingt-dix. Un peu hâtivement cependant, car la musique des Allemands
est bien plus excitante et intéressante que celle des businessmen maquillés.
Si vous n'avez jamais eu la chance de voir Rammstein sur scène, nous
ne saurions que trop vous conseiller le premier jour des Eurockéennes,
ou bien le festival Freewheels du 15 août, dans le centre de la France.
Une
expérience aussi visuelle qu'auditive, mais jouissive de bout en bout.
Olivier Rouhet
