Le pire contre attaque?
HOME SWEET HOME!
TEL EST LE MOT D'ORDRE DE NOS SIX DE BERLIN QUI REMONTRENT LE BOUT DE LEURS FLAMMES
AVEC UN ALBUM LIVE SUBTILEMENT INTITULÉ... « LIVE AUS BERLIN »
!
Grande réunion des familles en ce jeudi 20 mai à Berlin. Rammstein
régale et c’est toute l'Europe, voir plus loin, qui se voit ainsi
conviée à découvrir en « exkluzifité montiale
» la prochaine vidéo des gaillards, près de quatre mois
avant sa sortie commerciale (13 septembre), elle-même suivant de quelques
semaines l'émergence de ce « Live Aus Berlin » (30 août),
album... live distillé dans tous les formats de bon aloi : simple, double,
version collector avec deux pistes CD-Rom en sus...
Alors,bien sûr, on ne manquera pas de s'interroger sur les raisons d'un
tel choix (un album live, pas ses différents formats !). Car tournée
marathon ou pas , Europe et États-Unis (surtout eux...) sillonnés
en long, en large et en travers, il n'aurait pas été illogique
d'imaginer Rammstein regagner les studios, ne serait-ce que pour enfoncer le
clou définitivement. De là à conclure que du côté
de nos six hommes du feu, on est un peu en peine d'inspiration, il n'y a qu'un
pas que bon nombre de leurs détracteurs n'hésiteront certainement
pas à franchir. "Le problème ne se situe pas franchement
à ce niveau-là", nous rétorquera au cours de la soirée
le guitariste Richard Kruspe, faussement étonné que l'on puisse
voir les choses ainsi. "Seulement, on a tous estimé que l'on avait
besoin dé prendre un peu de recul, justement pour que certaines de ces
idées ne soient pas jetées comme ça en vrac, dans la précipitation.
Pour l'instant, chacun réfléchit dans son coin et on verra un
peu plus tard tout ce que ça pourra bien donner. " Ça, c'est
pour le discours officiel. En réalité, si de distance ils ont
besoin, c'est peut-être plus vis-à-vis les uns des autres, "en
interne".
Que l'on ne se méprenne pas. II n'y a pas eu engueulade ni poussée
d'ego démesurée, mais seulement l'envie de respirer, de penser
soudain plus à soi, là où, depuis plus de cinq ans maintenant
sans interruption, c'est le collectif Rammstein que l'on a défendu sans
retenue. Avec les résultats que l'on sait : albums qui dépassent
le cap du million d'exemplaires vendus en Allemagne, l'Amérique qui ne
demande plus qu'à se soumettre...
Bref, ce "Live Aus Berlin" semble tomber à point nommé
pour tout le monde, y compris auprès d'un public allemand (et berlinois
en particulier) qui commençait à la trouver un peu saumâtre
de voir ses protégés n'avoir les yeux de Chimène que pour
leur rêve américain. "C'est vrai, certains grincements se
faisaient... doucement sentir", confirmera le lendemain le batteur Schneider,
lors d'une séance d'interviews menée au pas de charge aux bureaux
du management du groupe dans cet ex-Berlin-Est "relooké" à
la hâte depuis la chute du mur. "Il faut les comprendre ici. Pendant
dés années, ils ont eu le sentiment que Rammstein n'existait que
par eux, qu'ils avaient tout fait. Et d'un seul coup d'un seul, on se casse
aux States ou ailleurs, pendant six ou neuf mois ! Ce live est une façon
pour nous de leur rappeler que nous n'avons pas oublié d'où nous
venons. "
C'est en effet le moins que l'on puisse dire : dix-huit titres au total, quatre-vingt-Quinze
minutes de show au total, des caméras dans tous les sens... Et tous les
effets "made in Rammstein" au rendez-vous ! Bref, nos chevaliers du
"tanz-metal" ont regagné le campement. Et s'ils ont décidé
de prendre leur temps pour préparer leur riposte, gageons que celle-ci
sera que plus cinglante. A plus forte raison quand, du côté de
cette Amérique tant convoitée, on commence à venir leur
chercher des poux dans la tête (cf. la tragédie de Littleton en
mai dernier). Leur étoile noire à eux n'a pas fini de briller...
Carole Epinette